Épargne : les banques orientent les clients vers les livrets

Pour détenir des actifs liquides

La réglementation Bâle III, qui entrera progressivement en vigueur à partir de l’année 2013, préconise des mesures visant à renforcer les capacités de résistance des banques aux chocs financiers. Ainsi, ces établissements sont soumis à des contraintes supplémentaires, comme le devoir de multiplier leurs fonds propres par trois. Des règles très strictes sur les ratios de liquidités vont également les obliger à détenir des actifs très liquides, qu’ils pourront facilement céder.
Pour se conformer aux exigences de cette nouvelle réglementation, les banques orientent les épargnants français vers les livrets, qui contrairement à l’assurance-vie et aux Livrets A, développement durable et celui de l’épargne populaire, sont soumis à l’impôt. Il s’agit, en fait, de produits spécifiques d’épargne, dénommés « de bilan », et qui sont toujours inscrits dans les comptes des clients.

Une nette augmentation des dépôts sur les livrets d’épargne

Les dernières statistiques font état d’une augmentation de 9,8 milliards d’euros des dépôts sur ces livrets d’épargne qui ne sont pas réglementés, sur une période de quatre mois. Ce montant est similaire au total des sommes déposées entre la fin de l’année 2008 et novembre 2010, soit sur deux années. À la fin du mois de mars 2011, le montant des placements sur ces produits s’élevait à 165,6 milliards d’euros, un chiffre qui n’est pas loin de celui qui est collecté par le Livret A, qui est de 200,5 milliards d’euros.
Les assureurs s’inquiètent un peu du contexte. Ils ont, en effet, constaté que la collecte en assurance-vie perd de la vitesse, depuis décembre 2010. En janvier et en février 2011, le montant total des capitaux placés sur les contrats a diminué, respectivement de 11% et de 15%, sur une année. Plusieurs facteurs seraient à l’origine de ce désintéressement des Français pour l’assurance-vie. Les observateurs évoquent d’abord le relèvement des taux de rémunérations des livrets proposés par les banques et du Livret A. À cela s’ajoute l’incertitude des souscripteurs, quant à une éventuelle réforme de la fiscalité sur les conventions d’assurance-vie.